dimanche 19 décembre 2010

Whiteface, 4867 pieds, ADK, NY et abandon d'Esther...

18 décembre 2010

Le cadran sonne à 3h55 par un beau samedi matin. Je me pose donc l'éternelle question : "mais pourquoi diable vouloir se lever à cette heure, pour s'imposer une douleur physique et le tout, au froid et au vent?". Connaissant la réponse, j'ai immédiatement chassé cette idée et je me suis levée. Habillage machinal, préparation finale, bol de céréale, café (le café instanné de Starbucks est un must à cette heure matinale). Et là une nouvelle expérience...faire de la soupe lipton à 4h15 du matin est une aventure en soi. L'idée était de tester mon nouveau thermost pour avoir un peu de chaleur liquide sur l'heure du dîner. Puis départ de la maison à 4h45 pour être au rendez-vous à 5h30 à Brossard.

Après 50 minutes de perte de temps à la douane, nous sommes arrivé dans le stationnement du Wilmington Reservoir. On n'a pas pris de chance dû à ma dernière expérience à partir de l'atmospheric center! On est les premiers au stationnement, personne d'autre en vue! Nous avons chaussés nos mini crampons, moi en microspike et Martin en hillsound et nous nous sommes mis en route à 8h30. Le paysage était féérique, c'est définitvement l'hiver dans les Adirondack!

Le départ est assez plat mais après environ 1 heure de marche, la vraie montée débute et elle ne cessera qu'au sommet, un imposant dénivelé nous attend. La neige rend la marche plus difficile qu'à l'habitude et mon reste de bronchite se fait sentir. Je progresse lentement et bien honnêtement, c'était très pénible d'avancer. Martin commence donc à me distancer de manière significative. Après deux heures de marche, se produit une autre expérience nouvelle, soit l'idée de ne pas continuer. Décidément, sur Whiteface, je ne vis que des premières! Après un débat interne, je décide de sacrifier Esther et me rendre directement sur Whiteface. Je retrouve Martin qui m'attend dans une intersection, éthique et prudence oblige. Je lui annonce alors ma décision. Nous convenons d'un point de rendez-vous pour le retour puis nous nous séparons. Seule face à moi-même, j'ai vraiment le goût de me coucher en boule et dormir un peu. J'ai tout de même continué d'avancer, lentement et péniblement. C'est comme un avant-goût de la marche à 5000 mètres me dis-je! Je me rappel alors que sur le Kilimandjaro, j'aurai aussi le goût de "r'virer" de bord. Je cherche donc une manière de me motiver et je tente de changer mon état d'esprit. Occupé à réfléchir, j'approche tranquillement du sommet.

Près d'un passage rocheux, je rencontre un québécois et après quelques minutes d'échange, je décide de l'imiter et de poursuivre en raquettes. Près du sommet, vent, poudrerie et blancheur à perte de vue se mettent de la partie. On ne voit presque rien devant soit donc le chemin est difficile à suivre. Je décide donc de boire ma soupe, confortablement assise sur une roche glacée. La garantie de thermost est de 7h00. Oh surprise, après 8h00, ma soupe est toujours d'un tiède-chaud satisfaisant! Et là j'ai découvert une cuillère dans le bouchon...tellement pratique! Je ne l'avais pas vue donc elle n'était pas lavée mais à ce point là, je m'en cal...(issait). Arrivée au sommet, le québécois rencontré plus tôt m'accueille avec un soupir de soulagement...il m'explique que ça fait longtemps qu'il est arrivé et comme nous étions nez à nez un peu plus tôt, il croyait qu'il m'était arrivé quelque chose. Dire que je ne le connais même pas...vive l'esprit d'équipe sur la montagne! La descente s'est fait assez bien et le soleil s'est même montré le bout du nez. J'ai retrouvé Martin et nous avons terminé ensemble, lui avec deux sommets en poche pour le même temps de marche! Ouf, c'est dure pour mon orgueil mais bon, faut bien reconnaître ses limites...

Informations techniques :
- 5e plus haute montagne des Adirondack
- Un aller-retour d'environ 17 km
- Officiellement recensé comme difficile, ce qui est effectivement le cas
- Effectué en 7h30, incluant les pauses
- Aucun frais de stationnement
- Dénivelé de 1103 mètres (3620 pieds)
- Crampons et raquettes nécessaires mais pas obligatoire

hum...perdu en plein milieu du bois il y a ceci...
Voici le chemin à suivre...perdu dans le bois de même pendant 7h30!
Paroi rocheuse à 90 degré...contournement obligatoire mais pas nécessairement évident!

visibilité zéro...photo non modifiée...!

Pourquoi c'est après le sommet que le soleil se décide à collaborer???

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